Justin Godart

Justin Godart

Justin Godart, né le 26 novembre 1871 à Lyon, est une figure marquante de la politique française et un ardent défenseur des droits humains. Tout au long de sa vie, il s’est illustré par son engagement en faveur des questions sociales, de la santé publique et de la justice. Son parcours, riche et diversifié, témoigne d’une volonté constante d’améliorer les conditions de vie de ses concitoyens et de promouvoir les valeurs républicaines.

Jeunesse et formation

Issu d’une famille lyonnaise, Justin Godart poursuit des études de droit dans sa ville natale. Après l’obtention de son diplôme, il s’inscrit au barreau de Lyon en tant qu’avocat. Parallèlement à sa carrière juridique, il développe un intérêt marqué pour les questions sociales et politiques, ce qui le conduit à s’engager activement dans la vie publique.

Débuts en politique

En 1904, Justin Godart fait ses premiers pas en politique en étant élu adjoint au maire de Lyon, Jean-Victor Augagneur. Deux ans plus tard, en 1906, il est élu député du Rhône, mandat qu’il conservera jusqu’en 1926. Durant cette période, il se consacre principalement aux questions sociales, notamment la santé, l’hygiène et le soutien aux personnes en situation de handicap. Son engagement le conduit à présider, en 1913, la Commission internationale d’enquête dans les Balkans, organisée par la Fondation Carnegie pour la paix internationale. Cette mission vise à examiner les conséquences des guerres balkaniques et à promouvoir la paix dans la région.

Engagement pendant la Première Guerre mondiale

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Justin Godart est nommé sous-secrétaire d’État au Service de santé militaire de 1915 à 1918. À ce poste, il entreprend une réorganisation complète du service de santé des armées, mettant en place des réformes visant à améliorer les conditions sanitaires des soldats et à optimiser les soins prodigués aux blessés. Sous son impulsion, des centres neurologiques sont créés pour traiter les traumatismes psychiques des combattants, une initiative novatrice pour l’époque. En parallèle, il fonde, le 14 mars 1918, la Ligue franco-anglo-américaine contre le cancer, témoignant de son intérêt pour les questions de santé publique au-delà du contexte militaire.

Carrière politique entre les deux guerres

Après la guerre, Justin Godart poursuit son engagement politique. En 1924, il est nommé ministre du Travail et de l’Hygiène dans le gouvernement d’Édouard Herriot. À ce poste, il met en œuvre des politiques sociales ambitieuses, notamment la création, le 4 août 1924, de l’Office national d’hygiène sociale, destiné à lutter contre la tuberculose avec le soutien financier de la fondation Rockefeller. En 1926, il est élu sénateur du Rhône, fonction qu’il occupera jusqu’en 1940. Durant cette période, il continue de défendre ardemment les causes sociales et sanitaires, tout en s’investissant dans des missions internationales, comme la création de la mission archéologique française en Albanie en 1923.

Engagement en faveur des droits humains

Tout au long de sa carrière, Justin Godart se distingue par son engagement en faveur des droits humains. Membre actif de la Ligue des droits de l’homme, il s’implique dans diverses causes, notamment la défense des minorités et des populations opprimées. En 1926, il fonde l’association France-Palestine, qui deviendra plus tard l’association France-Israël après la création de l’État d’Israël. Il s’investit également dans des actions en faveur des réfugiés arméniens, indochinois et vietnamiens, témoignant de son ouverture et de son humanisme.

Seconde Guerre mondiale et Résistance

Avec la montée du nazisme et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Justin Godart intensifie son engagement. En 1940, il fait partie des 80 parlementaires qui votent contre l’octroi des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, affirmant ainsi son attachement aux valeurs démocratiques. Durant l’Occupation, il s’engage activement dans la Résistance, prenant la tête du Comité du Front national clandestin pour la libération de la zone Sud. Il participe à des actions de sauvetage de Juifs, abritant certains d’entre eux et cachant des fonds destinés à leur protection dans le jardin de sa maison à Pommiers, dans le Rhône. Parallèlement, il contribue à la diffusion du journal clandestin « Le Patriote Beaujolais », outil de résistance et d’information.

Après-guerre et dernières années

À la Libération, Justin Godart est nommé maire de Lyon en septembre 1944, fonction qu’il occupe jusqu’en mai 1945, avant le retour d’Édouard Herriot. Il continue de s’investir dans diverses œuvres sociales et humanitaires, présidant notamment l’Entraide française de 1945 à 1947. En 1948, il préside la Conférence internationale du travail à San Francisco, témoignant de son engagement constant en faveur des droits des travailleurs et des questions sociales à l’échelle internationale. Jusqu’à la fin de sa vie, il reste actif dans de nombreuses associations, telles que les Œuvres hospitalières françaises de l’ordre de Malte, le Comité des Œuvres sociales de l’Armée du salut et la Ligue nationale contre le cancer. Il décède le 13 décembre 1956 à Paris, laissant derrière lui un héritage riche en actions en faveur de la justice sociale et des droits humains.