Le Tunnel de Fourvière

Le tunnel de Fourvière, un ouvrage emblématique de Lyon, est situé sur la route métropolitaine 6 (anciennement l’A6) et constitue l’une des artères majeures de la circulation dans la capitale des Gaules. Ce tunnel de 1 853 mètres de longueur traverse la colline de Fourvière, une zone stratégique au cœur de Lyon, et relie les quartiers de la Gorge de Loup au nord, à ceux de la Saône au sud, notamment près du quartier de la Quarantaine. Bien qu’il soit un axe vital pour les automobilistes, il connaît des problèmes récurrents en raison de son étroitesse, de son absence de bandes d’arrêt d’urgence (BAU) et de la congestion qu’il génère fréquemment, particulièrement aux heures de pointe.

Une construction stratégique

Le tunnel de Fourvière est inauguré en 1971, sous le mandat du maire de Lyon, Louis Pradel. Il représente alors le dernier tronçon de l’autoroute A6, reliant directement le centre-ville de Lyon à l’autoroute A7, qui permet de rejoindre la vallée du Rhône et la ville de Marseille. Ce projet fait partie d’une stratégie visant à faciliter le transit des automobilistes circulant du nord au sud de la France tout en permettant de désenclaver la ville, notamment pour les touristes. Il vient compléter le tunnel de la Croix-Rousse, qui est situé sur l’axe de la RN 6, assurant ainsi une liaison rapide entre l’est et l’ouest de la ville.

L’idée de construire ce tunnel s’inscrit dans une volonté de moderniser les infrastructures de transport de la ville de Lyon pour faire face à l’augmentation du trafic automobile, particulièrement après la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’urbanisation et la motorisation se développent rapidement.

Des enjeux contemporains

Au fil des années, le rôle du tunnel de Fourvière a évolué. Tandis qu’il était initialement conçu pour répondre aux besoins de circulation dans la ville et de transit vers le sud de la France, il est désormais insuffisant face à l’augmentation exponentielle du trafic. Les deux tunnels principaux – Fourvière et Croix-Rousse – ne suffisent plus à absorber la demande croissante, d’autant plus que la ville de Lyon a vu son développement urbain exploser. Le doublement de l’A46 et de la Rocade-Est RN 346 a permis de soulager une partie de la circulation, et une législation plus stricte a été mise en place concernant les poids lourds. Ces derniers sont désormais contraints d’emprunter ces nouvelles voies, sauf pour les exceptions liées aux livraisons dans la ville.

En parallèle, un projet de contournement de Lyon à l’ouest, connu sous le nom d’Anneau des Sciences ou A44, a été envisagé pour réduire la pression sur le tunnel de Fourvière. Ce projet aurait permis de déclasser le tunnel en boulevard urbain tout en permettant aux poids lourds de contourner la ville. Cependant, le projet a été abandonné en raison de son coût élevé et de ses impacts environnementaux jugés trop importants.

La réhabilitation du tunnel de Fourvière

Depuis 1997, le tunnel de Fourvière est en cours de réhabilitation et de mise aux normes de sécurité. Cette opération a nécessité la fermeture partielle du tunnel pendant des nuits ou certains week-ends afin de réaliser des travaux de mise à niveau. Les premiers travaux ont pu commencer grâce à l’ouverture du tronçon nord du périphérique, la Porte du Valvert à la Porte de Croix-Luizet, ce qui a permis de détourner le trafic arrivant de Paris et de libérer le tunnel de Fourvière des contraintes liées à un trafic trop important.

Les travaux de réhabilitation du tunnel visent plusieurs objectifs importants : renforcer la sécurité des usagers, améliorer la ventilation et l’éclairage, mettre en place des systèmes de contrôle incendie et moderniser les équipements informatiques de gestion du trafic. Ces interventions, bien que nécessaires, entraînent régulièrement des fermetures temporaires du tunnel, ce qui perturbe la circulation.

Les contraintes liées au tunnel

Le tunnel de Fourvière, tout en étant un axe essentiel pour la circulation lyonnaise, impose des limitations aux conducteurs. La vitesse maximale y est limitée à 70 km/h, ce qui est relativement bas en comparaison avec d’autres axes autoroutiers. De plus, l’absence de bandes d’arrêt d’urgence (BAU) et la faible largeur des voies rendent l’ouvrage plus vulnérable aux embouteillages et aux risques en cas d’incident. En cas d’accident ou de panne, les conducteurs sont souvent contraints de se garer sur les voies, ce qui aggrave la congestion et la durée des perturbations.

Le tunnel est également équipé d’un radar automatique à l’entrée nord, dans le sens de Marseille, afin de rappeler aux automobilistes de respecter les limites de vitesse. Cependant, malgré cette régulation, les embouteillages sont fréquents en raison de la densité de circulation dans cette zone urbaine dense.

Le tunnel, un élément du paysage lyonnais

Le tunnel de Fourvière est bien plus qu’une simple infrastructure de transport. Il est devenu un véritable symbole de la ville de Lyon, à la fois pour sa fonctionnalité mais aussi pour son rôle dans l’histoire de la modernisation de la ville. Son emplacement sous la colline de Fourvière, un site emblématique qui abrite la célèbre basilique, renforce la visibilité de cet ouvrage au cœur de la capitale des Gaules. En traversant cette colline, le tunnel offre une perspective particulière de la ville, tout en restant un lieu souvent associé à l’image de Lyon.

Il est également un témoin des mutations urbanistiques que la ville a connues au cours des dernières décennies. La réhabilitation continue du tunnel est un exemple de l’adaptation des infrastructures aux nouvelles normes de sécurité et aux besoins changeants des usagers. Cependant, le débat sur son avenir reste toujours d’actualité, et il est probable que de nouvelles solutions soient envisagées pour répondre à la congestion croissante.

Conclusion

En somme, le tunnel de Fourvière est un ouvrage incontournable pour la ville de Lyon, essentiel pour la circulation automobile et le transport vers le sud de la France. Cependant, il fait face à de nombreux défis liés à son étroitesse, son manque de bandes d’arrêt d’urgence et l’augmentation du trafic. La réhabilitation en cours vise à améliorer la sécurité et la fluidité du passage, mais le tunnel reste un maillon important d’un système de transport en constante évolution, avec des solutions alternatives en discussion pour pallier ses limitations à long terme.